Home › Forums › Forum Croisieres › La carte postale de Louise : 8 Jours à bord du Costa Serena
Mots-clés : Barcelone, Costa Serena, Mediterranée, Naples, Rome
J1 – Marseille 15h30
C’est comme un ballet. J’étais arrivée tôt, craignant la queue, l’encombrement. Pensez, faire rentrer près de 4000 personnes au même moment dans un cube qui flotte ! C’est ma première croisière. Je ne sais pas vraiment si je vais aimer. Le gigantisme, la mer en kit. Et tous ceux-là avec qui je vais devoir cohabiter, qui se précipitent en même temps que moi pour être répartis, chacun dans son petit coin de bateau. C’est comme un ballet, c’est bien huilé, ça roule tout seul. J’ai pensé à une ruche où chaque abeille sait ce qu’elle a à faire, vole sans jamais en heurter une autre, et que ça turbine sec, juste dans un bruissement d’ailes. Je n’ai presque pas attendu. Et je regardais alentour, chacun, guidé par sa petite abeille, qui filait vers son alvéole, son coin à soi. Je n’ai presque pas vu la mer. C’est ma première croisière
J2 – Savone – Gênes 16h42
Un, deux, trois, quatre… Tout le jour durant j’ai entendu cette litanie. Comme un troupeau de biquettes, nous étions comptés et recomptés. J’avais pris cette excursion un peu par dépit. Je me sentais un peu perdue, un peu égarée dans ce voyage qui ne me demandait pas d’effort. Et Gênes me paraissait si loin.
À Gênes, j’ai attendu : l’un qui se perdait, le car qui se remplissait, le guide qui comptait. Demain, je prends le large, la poudre d’escampette, la tangente !
J3 – Florence, 13h24
J’avais secrètement rêvé d’avoir le syndrome de Stendhal. Trop de beautés et pfuit on tombe d’épuisement, en pamoison, le dos de la main sur le front, la tête qui bascule sur le côté, pour donner de la beauté au geste. En sortant de Santa Croce, j’ai respiré très fort, j’ai regardé chaque palazzo de la place, j’ai appelé en renfort le souffle de Michel-Ange, de Dante, de Galilée. Mais beauté me laissait sur mes pattes. Alors je suis allée boire un café. Et j’ai pensé que Florence aurait quand même mérité un petit évanouissement.
J4 – Rome, 16h18
Je crois que je n’ai jamais bu de café avant celui-ci. A Rome, j’avais choisi de me perdre. C’est comme ça que l’on découvre une ville, je crois. C’est comme ça que j’aime. On tourne à gauche, puis à droite, encore à gauche, juste guidé par la couleur d’une pierre, l’horizon d’une église, la lumière du soleil. Parfois, on a un peu peur, on ne sait plus où l’on est, si la mer est à gauche, le nord derrière vous. Et ce sentiment aussi est savoureux, quand on est vraiment perdu, que ce n’est plus un jeu. Et puis qu’on retrouve le chemin. Je me suis arrêtée à cette terrasse pour un rayon de soleil. Qui éclairait juste une chaise à l’angle du trottoir. Il y avait à peine quelques gouttes dans ma tasse, c’était presque une pâte noire, un concentré de gourmandise. J’avais demandé un ristretto parce que je trouvais le mot joli. Et que je n’en connais pas beaucoup d’autres en Italien. Et là, choisie par le soleil, j’ai découvert ce qu’était vraiment le goût du café.
J5 – Naples 17h05
J’ai toujours pensé que l’Italie avait une odeur. Quelque chose mêlé de fruits très murs, de champs brûlés par le soleil, de la transpiration un peu sûre des femmes à l’ouvrage.
A Gênes, j’ai senti l’océan. Peut-être parce que je venais de le prendre. Que j’avais été saisie des premiers vents du large. Que je n’étais pas habituée.
Florence avait une odeur de majesté. On ne peut sentir rien d’autre à Florence. A Rome, j’ai senti le café, l’odeur dense et concentrée.
A Naples, j’ai senti l’Italie. J’ai su tout de suite que c’était l’odeur de l’Italie. Parce que c’était la même que dans mon imaginaire.
J6 – En mer 20h42
Enfin seule. J’ai passé la journée à chercher un coin. Un coin juste à moi. Sans être bousculée par des gamins. Sans être étourdies des milles langues qui cohabitent sur le bateau. Sans entendre la musique qui envahit chaque espace. Sans sentir le monoï excité par les corps qui se retournent.
Ils sont tous en train de manger, ou au spectacle. Sur le pont, il fait un peu frais. Juste un peu. Juste assez pour les faire fuir. Je goutte le silence comme une pomme.
J7 – Barcelone 15h52
Je culpabilise un peu. Mais au fond je me réjouis. Je les ai regardés partir. Tous, ou presque. Et je suis restée là, sur le bateau. La piscine est vide et j’y ai plongé. J’ai paressé dans le sauna et j’ai pu choisir un grand canapé, face à la mer à l’Ercole bar. J’ai trouvé tout de suite un transat sur le pont et j’ai observé la valse du personnel qui réinvente le bateau à chaque escale.
Je culpabilise un peu mais que c’est bon ! Et je n’ai jamais aimé Gaudi.
J8 – Marseille 7h12
Les portes claquent. Dans chaque cabine, j’entends que ça s’affaire. Il est beaucoup trop tôt pour finir des vacances. Bien sûr, j’ai oublié la moitié des choses dont j’ai besoin et qui sont parties avec ma valise, hier soir, emportée déjà. Tant pis, je retournerai ma culotte. Heureusement, j’ai sauvé ma brosse à dent. Il est beaucoup trop tôt. Et c’est la fin des vacances. C’était ma première croisière. Au fond, j’ai aimé ça.
Louise
Hey Louise
Si je comprend bien, des bons et moins bons moments….Les biquettes du troupeau sont peut etre sexy en revanche c’est vrai que savone et genes le sont moins, tu aurais du faire pompei au pied du vesuve avec Herculanum… tres emouvant si tu es en mal de sensations
Norvegian cruiseline est la troisième compagnie mondiale derrière Carnival et Royal Caribbean ( RCI )
Le Sea Princess est un navire 4 étoiles de la compagnie maritime américaine Princess Cruises. Navire-jumeau du Dawn Princess et
Vancouver est le port privilégié d’embarquement. On se faufile à travers le passage Intérieur, dédale d’îles frangées de falaises. Si