À bord il est appelé Maître D, c’est le pilier du bien-être des estomacs à bord. Pilier est bien le mot approprié, de par sa taille Adrian Zamfir, née à Bucarest est un véritable colosse. De la hauteur de son 1,98 m il domine toute la gestion des restaurants, buffet, point d’alimentation et des effectifs liés au service à bord. Cet ancien chef dans un restaurant français à Bucarest travaille dans la compagnie depuis 23 ans.
Adrian a une certaine admiration pour la cuisine française ; pour lui c’est l’essence de la gastronomie qui s’est répandue dans le monde comme un exemple ou une source d’inspiration à suivre. À ce propos le vin qui est compris dans la forfait boisson est français. Un briefing a lieu chaque soir dans les cuisines pour goûter tous les plats préparés, il les teste, même ceux qui sont préparés par le chef. « C’est une routine nécessaire pour s’assurer de la qualité de nos plats que nous servons à nos hôtes, et il rajoute you make it or you break it !»
Sa vision est l’authenticité ; celle des pays que nous abordons pendant notre croisière. Nous proposons des plats de spécialités locales pour que nos hôtes à bord soient plus imprégnés par l’ambiance du pays. Sur cet itinéraire, par exemple, en plus d’autres mets locaux servis au buffet et au restaurant, nous proposons de la langouste, certes, avec un supplément, car c’est un mets qui est devenu cher ; mais comment raisonnablement ne pas proposer ce plat typique de Cuba. Bien sûr, nous confectionnons aussi des plats internationaux pour satisfaire toutes les nationalités.
Ses yeux pétillent quand il parle de son métier. La plus grande expérience, c’est le restaurant et le buffet. J’aime mon métier et j’aime par-dessus tout me rendre compte par moi-même de la satisfaction de nos hôtes. J’observe ce qui se passe à table tous les jours et plusieurs fois par jour. Je questionne les passagers pour savoir si tout va bien pour eux, s’ils sont satisfaits.
Je demande à Adrien de me raconter une anecdote, il réfléchit, car il en a tant, et je lui précise une anecdote drôle. « Oui, au buffet je remarquais qu’un passager avait laissé un bol plein sur sa table, alors je lui ai demandé ce qui n’allait pas, et il m’a répondu que la soupe était froide. Étonné je suis allé vérifier au buffet et la soupe à l’oignon proposée ce jour-là était bien chaude dans son contenant chauffé. Je suis revenu à sa table et j’ai regardé le contenu de son bol et j’ai compris ; il s’était servi l’une des sauces pour salade qui sont contenues dans des brocs avec une petite louche pour assaisonner son assiette. Nous avons bien ri ce jour-là tous les deux.
Mais voilà que son maître de rang vient lui demander son aide et notre entretien agréable se termine, et je me sens affamé. En attendant, je vais déguster un cocktail cubain au Thalassa bar à la poupe du navire en admirant le coucher de soleil, fumant un cigare comme il se doit au large des côtes de Cuba.
Philippe